Un départ en douceur à vélo
et une arrivée au camping sous la pluie
et une arrivée au camping sous la pluie
2 juillet 2016 - STRASBOURG / PASSAU (Allemagne) / SCHLÖGEN (Autriche) 43 km
Passau, en Allemagne, presque à la frontière avec l’Autriche, est à environ 530 km de Strasbourg. La pluie intermittente ne nous empêche pas d’arriver avant 14 h. Pour ce voyage, nous étrennons notre porte-vélos à 4 vélos. La charge maximum autorisée est de 90 kg. Tout se passe bien malgré ma légère appréhension sachant que les quatre vélos pèsent peu plus de 60 kg. Faisons confiance aux constructeurs ! Nous laissons notre voiture dans un des parkings de Passau où tout est prévu pour les cyclistes qui veulent descendre le Danube depuis ici.
A Passau, le
Dreiflüsseck, le coin des trois fleuves, où le Danube, l’Inn et L’Ilz se
rejoignent est très animé sous le soleil. Quantités de touristes se promènent
ou attendent d’embarquer sur un des nombreux bateaux de croisière. Nous
rebroussons chemin sur quelques centaines de mètres pour entamer le voyage sur
le « Donauradweg », la piste cyclable du Danube. Selon notre guide, 11 km sur une route
fréquentée sont au programme sur la rive gauche mais, en réalité, la piste
indépendante existe bel et bien et nous roulons en toute sécurité à bonne
allure, entre 16 et 18 km/h avec le vent dans le dos et une très légère pente
favorable.
Très rapidement, le
Danube est uniformément beige après avoir mélangé ses eaux avec l’Ilz noir et
l’Inn plutôt vert. De beaux bateaux de croisière descendent le fleuve
majestueux plus vite que nous. D’autres
remontent bien plus lentement ainsi que des péniches pleines à ras bord.
Depuis la rive gauche à Niederranna, nous empruntons un grand pont à défaut du
barrage de Jochenstein . En effet, pour passer le barrage, il aurait fallu
monter un escalier très escarpé, et donc enlever les sacoches, dételer la remorque,
porter les vélos, redescendre pour rechercher les bagages. Bien fatigant pour
pas grand-chose.
5 km avant Schlögen,
quelques gouttes inquiètent beaucoup Nelle qui met son imperméable mais le
reste de la troupe ne se préoccupe pas de si peu. Le camping se trouve sur la
rive droite près d’un grand méandre du Danube. La vue est belle mais un rayon
de soleil aurait donné plus de charme. Nous montons notre vieille tente à deux
places et, avant que nous ayons terminé, il se met à pleuvoir plus sérieusement.
Nous déballons la tente à trois places que nous avons empruntée et nous
apercevons que nous ne savons pas à quoi elle ressemble et comment elle se
monte. Philippe en est pour quelques jurons en alsacien, signe typique et rare d’un
énervement à son plus haut degré. Finalement, nous comprenons qu’il faut
croiser les armatures et que le toit ne tient que s’il s’accroche à
l’habitacle. Un repas au restaurant du camping avec nos deux chéries est un
réconfort total. A l’autrichienne, puisque nous sommes désormais en Autriche,
Nelle déguste une « Schnitzel », une escalope panée, Cyliane des
saucisses fines joliment grillées et Philippe commande une planche couverte de
charcuterie, de fromages, de salade verte et de raifort qu’il confond avec du
gruyère râpé ! Cela lui débouche les narines !
Camping
Freitzeitanlage Schlögen, Mitterberg 3
A-4083 Halbach ob der Donau +43 7279 8241
3 juillet SCHLÖGEN / LINZ 59 km
De beaux paysages, de nombreux cyclistes
et un dessert apprécié
et un dessert apprécié
Il a plu une bonne
partie de la nuit. J’avais protégé nos vélos avec une feuille très fine de
polypropylène destinée à tous usages afin d’éviter que nos montures et surtout
les chaînes, les manettes de freins et de dérailleurs soient copieusement
rincées. Le matin, tout est détrempé autour et des flaques jaunâtres se sont
formées dans les creux du plastique car les vélos étaient sous un arbre. Nous
faisons tant bien que mal sécher les tentes avant de les replier ; les
serviettes et le linge humide prennent le chemin du sèche-linge.
Le soleil est
discret mais laisse espérer une journée sans pluie. Le fleuve se fraie un
passage entre les montagnes boisées. Un petit bac permet de passer d’une rive à
l’autre tandis que déjà tôt le matin des bateaux de plaisance remontent le
courant.
Aujourd'hui
dimanche, les cyclistes sont des dizaines à pédaler en direction de Linz sur le
Donauradweg. Des groupes de cyclistes, qui ont dû s’inscrire dans des agences
de voyage, circulent tous avec les mêmes sacoches, certains avec des vélos à
assistance électrique. La piste longe au plus près le fleuve et nous sommes
presque toujours au bord de la forêt et à l’ombre. C’est le paradis des
cyclistes qui ne partagent qu’épisodiquement des petits tronçons de route avec
des voitures qui roulent très lentement.
Nelle a mangé du lion ce matin ! Doubler des cyclistes de l’âge de ses grands-parents la motive. Elle fait des pointes à 20 km/h. Il faut dire que la piste est plate avec de minuscules ondulations que les filles appellent des côtes. Nous nous arrêtons plusieurs fois pour fixer dans l’appareil photo ces moments de bonheur. Près de Asbach an der Donau, nous mangeons rapidement à un Imbiss (un petit restaurant). Nelle découvre les Fleisch Knödel, des boules de pâte de blé blanche cuite à l’eau et farcies de viande. La choucroute servie à côté est bien acide, méritant pleinement son nom allemand de « Sauerkraut » (chou acide). Nous sommes d’accord pour décréter tous que les bretzels (Bret) autrichiens ne valent pas, et de loin, les bretzels alsaciens, car ces derniers sont beaucoup plus moelleux.
Nelle a mangé du lion ce matin ! Doubler des cyclistes de l’âge de ses grands-parents la motive. Elle fait des pointes à 20 km/h. Il faut dire que la piste est plate avec de minuscules ondulations que les filles appellent des côtes. Nous nous arrêtons plusieurs fois pour fixer dans l’appareil photo ces moments de bonheur. Près de Asbach an der Donau, nous mangeons rapidement à un Imbiss (un petit restaurant). Nelle découvre les Fleisch Knödel, des boules de pâte de blé blanche cuite à l’eau et farcies de viande. La choucroute servie à côté est bien acide, méritant pleinement son nom allemand de « Sauerkraut » (chou acide). Nous sommes d’accord pour décréter tous que les bretzels (Bret) autrichiens ne valent pas, et de loin, les bretzels alsaciens, car ces derniers sont beaucoup plus moelleux.
L’itinéraire devrait
être de 53 km. Quand l’occasion se présente de choisir entre deux itinéraires
pour Linz, les filles choisissent le plus court de 2 km, ce qui n’est pas
forcément la meilleure option. En effet, un peu plus loin, au lieu-dit
« Ufer », un habitué nous signale qu’en continuant sur la rive
droite, ce sera très joli mais dans la circulation, et sur la rive gauche, ce
sera la piste cyclable. Le choix est vite fait : la sécurité de nos
petites-filles en premier. De plus, prendre un bac donnera du piquant à la
journée. La piste de l’autre côté, à Ottensheim, est bien là jusqu’à Linz mais
borde une route bruyante. Rien n’est parfait !
Nous repassons sur
la rive droite pour découvrir Linz et sa vaste place centrale, bordée
d’immeubles colorés, avec une grande colonne baroque de 1723 en son centre, la
colonne de la Trinité pour rappeler que la ville venait d’échapper à trois
fléaux, la peste, les Turcs et l’incendie. L’important est pour nous de trouver
un endroit agréable pour déguster la spécialité extrêmement réputée de la
ville, la Linzer Torte, un gâteau rond fait d’une pâte sablée à la recette
originale garnie de confiture de framboises recouverte d’un grillage de pâte
sablée et d’amandes effilées. Comme le dit Cyliane « c’est un voyage
gastronomique ».
Camping
Restaurant Kolmer Heinrich ,Kolmer e. U. Seeweg 11
4040 Linz-Steyregg
43 2438 2102
4 juillet LINZ
/ GREIN 60 km
Tout le monde se met ou se remet à l’allemand
Nos voisins de
camping sont un Autrichien et ses deux filles du même âge que les nôtres.
Pendant que nos plions le camp, nous encourageons Nelle et Cyliane à jouer avec
les petites Autrichiennes au Digit, un jeu de cartes et de bâtonnets où il
n’est pas nécessaire de parler français ou allemand. Pourtant quelques
traductions sont demandées de part et d’autre, ce qui permet à Cyliane surtout
mais aussi à Nelle de mettre à profit les quelques mots qu’elles connaissent.
De fil en aiguille, nous partons tous ensemble pour
quelques kilomètres. Nous formons à 7 un peloton qui ne passe pas inaperçu avec
deux filles en orange fluo et deux filles en vert fluo. Une attache du
garde-boue arrière de Philippe se décroche et frotte sur le pneu. Nous
apprécions l’aide du père pour régler provisoirement le problème. Un peu plus
tard, nous serons obligés de fixer plus solidement le porte-bagage qui appuie
sur le garde-boue avec de la ficelle ! Décidément, le départ est un peu
chaotique du côté Krafft car quelques kilomètres plus loin, alors que nous
avons dit au revoir à nos cyclistes autrichiens, le bagage de Nelle que j’ai
mal attaché tombe. Arrêt… et nous nous faisons doubler. Il faudra des kilomètres pour les rattraper et les
dépasser.
Le Danube coule maintenant dans une large plaine. La
piste est construite sur la digue. Le paysage est un peu monotone ; ce
matin le soleil brille dans un ciel sans nuage. A Mauthausen, pas de crochet
pour visiter un des camps de l’horreur, mais photos dans le village aux maisons
peintes dont certaines d’une manière exceptionnelle. Nous y rencontrons un couple
de Vosgiens qui ne parle pas du tout l’allemand, qui a donc du mal à se faire
comprendre et juge les Autrichiens « pas sympas ». Ceci est une
nouvelle démonstration pour les enfants de l’utilité de parler plusieurs
langues.
Le Danube, plein à
ras bord, s’écoule tranquillement car la pente est nulle. Les habitants se sont
protégés des inondations en érigeant partout des digues au milieu de terrains
qui paraissent sauvages. Le charmant port de plaisance du village de Au an der
Donau est une halte très appréciée. Tout au long du Danube, des petits
monuments rappellent que l’empire romain s’étendait jusqu’à ce fleuve.
Nous avions passé la
nuit au camping de Linz sur la rive gauche. Maintenant nous retraversons le
Danube en passant sur un barrage près de Wallsee. La piste s’éloigne du fleuve
et court à travers champs jusqu’à Adagger Markt. A la sortie de cette localité
se trouve actuellement le seul endroit dangereux que nous connaissons car il
faut traverser une route assez fréquentée dans un virage sans passage protégé. Peu
avant Grein nous passons sur un grand pont (les ponts sur le Danube sont
forcément grands maintenant vu la largeur du fleuve). L’arrivée est
splendide : un château, un joli clocher baignés par le soleil du soir. Le
réconfort après cette longue étape est une glace double devant le glacier le
plus réputé de la localité. Problème : quels parfums choisir quand il y a
tant, tous aussi tentants les uns que les autres ?
Camping
Campingplatz 1,
4360 Grein 43
7268 212 30 office@camping-grein.at
5 juillet GREIN / MELK 52
km + 4 km pour l’abbaye et la piscine
Il n’y a pas que le vélo dans la vie ! Il y a
aussi la piscine !
L’argent liquide
file vite ici car beaucoup de petits restaurants et même de camping ne prennent
pas les cartes bancaires. Je vais donc à la première banque venue pour faire un
retrait de 300 € et la machine sort trois billets de 100 €. Je me demande
quelle tête va faire la boulangère quand je lui présenterai mon billet pour
acheter une baguette. La boulangère de Grein ne sourcille pas une seconde devant
cette grosse coupure comme si elle faisait cela tous les jours.
Pour repartir, nous
revenons sur nos pas pour reprendre l’unique pont des environs et rouler sur la
rive droite, ombragée, tranquille et le plus souvent sans voiture. Nous
admirons les villages de l’autre côté. De nouveau, le Danube coule à travers
une étroite plaine. Les montagnes nous entourent, toutes verdoyantes d’où
émergent de temps en temps des rochers. Le soleil tape fort et nous arrivons en
sueur à Ybbs (prononcez Ubs). Un petit musée du vélo est installé dans une rue
étroite de la ville. Devant, quelques tournes-vis et quelques clés sont
attachés pour permettre de faire des réglages sur son vélo. Le porte sac de
guidon de Cyliane a tendance à pencher. Philippe en profite pour le fixer plus
solidement. Les filles préfèrent arriver rapidement à Melk plutôt que de
visiter le musée où je n’achète que des cartes postales.
De loin, nous apercevons l’abbaye de Melk qui,
malheureusement, est en travaux. Une des tours est complètement couverte par un
échafaudage lui-même recouvert d’un filet. La visite de la célèbre bibliothèque
ne sera pas possible car il n’y a plus de vente de billet à cette heure proche
de la fermeture, à 17 h. Cependant nous entrons par une porte latérale dans
l’église « Mamie, tout cet or ! Ils devaient être très riches !...
Combien de kilos d’or y a-t-il ? »
Effectivement l’or brille de tous les côtés sur les volutes, en frises,
en guirlandes, en colonnes, en angelots, en saints dont même le visage est
doré.
La piscine est maintenant
l’objectif même si une jolie montée est nécessaire, mais ceci n’effraie ni
Cycliane et Nelle qui ont déjà plus de 50 km dans les jambes. La piscine est
splendide, surtout par ce bel après-midi avec un bassin de 50 m, un bassin pour
ceux qui aiment plutôt barboter que nager, un bassin pour les moins de 6 ans, un
grand toboggan en spirale et un double toboggan droit où l’on peut descendre à
deux côte à côte pour arriver dans un autre bassin, une fosse de plongée avec
différentes hauteurs de plongeoirs. Un
maître nageur est en poste tout en haut pour réguler les sauts et les plongeons
des jeunes, ou des très jeunes, qui s’aventurent si haut. Les bassins sont en
inox et les pelouses avec transat accueillantes. Nos deux petites-filles
passent de très bons moments d’un toboggan à l’autre et nous devons sonner le
rappel pour rentrer.
Comme il se
fait tard et que les restaurants sont moins chers qu’en France, nous dînons au
restaurant du camping en regardant couler le Danube. Nous essayons le
Gemusestrudel (des légumes enroulés dans une d’une très fine pâte). Nelle
commande des Knödel mais elle est un peu déçue car ils sont coupés en morceaux
et on perd le plaisir de la forme particulière de cette spécialité. Les portions
sont copieuses si bien que ni Cyliane ni moi ne pouvons finir notre assiette.
Camping
Melk
Brauhof-Sudhaus
Fährhaus Hauptplatz 2 3250 Wieselburg
office@brauhof-wieselburg.at
6 juillet MELK
/ KREMS 37 km
Grand vent favorable au
milieu de paysages riants
Cyliane se plaint de
la hauteur de son guidon. En deux minutes, avec la bonne clé et un coup de
marteau, nous remontons la potence (rien d’anormal, c’est la procédure). Elle
est maintenant au maximum. Son vélo est un vélo d’occasion révisé mais il fait
des caprices. Depuis le départ de Passau, le pédalier s’est mis à couiner sans
cesse. Une visite rapide au vélociste de Grein nous a fait renoncer à une
réparation importante surtout que Cyliane est parfaitement heureuse avec son
vélo et trouve qu’il roule bien.
Depuis Melk, la piste
est tracée sur le trottoir le long d’une route peu fréquentée. Le château de Schönbühel
mérite quelques centaines de mètres de détour pour faire une belle photo. Après
cette localité, une sérieuse pente d’environ 500 m commence sur la piste
le long de la route. Les filles comprennent enfin et apprécient pleinement
l’option du petit plateau et des grands pignons. Sans cela, nous aurions gravi la
côte à pied et à grand peine en poussant nos vélos.
La région de la
Wachau (prononcez Varao) est réputée pour ses vignes et ses vergers et
particulièrement ses cultures d’abricots (Marillen). La piste serpente entre
pommiers et divers cépages de raisins indiqués sur des panneaux. Bien que les
abricots soient la spécialité, nous n’en voyons pas beaucoup, sauf dans les
jardins.
Le vent souffle fort
et nous l’avons presque toujours dans le dos le long du fleuve. Pour atteindre
le camping de Stein, banlieue de Krems, nous devons rejoindre la rive gauche du
Danube. Le passage du pont est pénible pour les cyclos lourdement chargés de
sacoches qui donnent prise au vent maintenant de travers. Philippe et moi
trouvons l’épreuve difficile car nous avons peur d’être poussés le long des
barrières métalliques, certes hautes, mais qui risqueraient d’être douloureuses
en cas de chute. Nelle et Cyliane passent devant très facilement. D’ailleurs,
maintenant, elles sont de temps en temps devant et Cyliane se plait à nous
indiquer le chemin.
Ce soir, nous voyons
pour la troisième fois un couple de Bretons de Quimper. Nous décidons de les
inviter à partager une Linzer Torte autour d’un café ou d’une bière Radler, la
bière des cyclistes coupée de jus de citron ou de limonade au citron. Ils ne
connaissent pas ces spécialités et ce serait dommage qu’ils repartent dans
l’ignorance. Cette invitation ne nous coûte pas cher puisque nous achetons
cette Linzer Torter au supermarché du coin et que nous l’avons déjà appréciée.
Nelle la trouve même meilleure que cette de la pâtisserie ! En échange,
les Bretons nous offrent une jolie boîte en métal de gâteaux bretons, pleine
bien entendu. La soirée est agréable en bavardages et Cyliane et Nelle y
participent activement.
Camping
Donau-Caming Krems
Krems-Stein-Donaulände A-3500
Krems/Donau
donaucampingkrems@aon.at tél 02732 / 84455
7 juillet KREMS
/ TULLN 45 km
Les filles deviennent de vraies campeuses
En deux heures
maintenant, nous réussissons à plier le camp et à déjeuner, un grand progrès
par rapport aux premiers jours où il nous fallait trois heures.
Pour sortir de
Krems, plusieurs itinéraires sont possibles et par chance, nous empruntons
celui qui passe devant un magasin de vélos dans une petite rue. Philippe y
achète un nouveau rétroviseur pour remplacer celui cassé dans la chute de son
vélo tombé hier soir par grand vent. Un rétroviseur est pour lui un élément de
sécurité auquel il tient car il permet de voir d’un coup d’œil qui arrive
derrière lui, vélo ou voiture, et de nous prévenir en conséquence puisqu’il
ferme généralement notre petit peloton.
Nous traversons un
des très grands barrages construits sur le fleuve. Prendre ses précautions en
matière d’eau à boire est ici recommandé. Aucun « Imbiss » ni de
robinet pour remplir nos bidons comme
nous en avons vu hier.
Les distances sur
les panneaux à proximité de Tulln sont fantaisistes : 21 km, puis après
quelques coups de pédales 18 ou 15 km. Nous apercevons avec plaisir le panneau
« Tulln 1 km » et nous ne voyons rien, sauf quelques cabanes de
jardins, et on pédale… on pédale pendant près de 3 ou 4 km pour arriver
effectivement au centre de la petite ville où l’on ne peut rater le grand monument
aux Nibelungen. Comme ni Philippe ni moi ne connaissons la légende, nous sommes
bien en peine de raconter l’histoire de ces chevaliers mis en musique par
Wagner.
Arrivés au camping nous installons le camp ;
cette fois les filles montent leur tente toutes seules comme des grandes, Cyliane
dirigeant la manœuvre. Elles s’en tirent comme des scouts et des guides, et
leur tente est parfaitement montée. Après le frugal repas et une sieste
conséquente pour les filles, nous tenons notre promesse : une belle glace
au centre de la charmante bourgade. Deux magasins vendent des Dirdnl, les
costumes traditionnels autrichiens pour dames, et des vestes tout aussi
traditionnelles pour messieurs.
Ce soir, demi-finale
de l’Euro 2016 de foot. Comme Cyliane est devenue une fan grâce à, ou à cause
de, son parrain et de son père, nous nous rendons à la salle du camping où un
grand écran de télé est installé. Presque une cinquantaine de campeurs
essentiellement allemands sont regroupés. La France bat l’Allemagne et se
qualifie pour la finale ! Cyliane monte sur le banc pour crier sa
joie !
Camping
Donaupark Camping Tulln Donaulände 76 3430 Tulln an der Donau
camptulln@oeamtc.at www.campingtulln.at
8 juillet TULLN / KLOSTERNEUBURG 25 km
Les abbayes, c’est bien,
mais la piscine, c’est mieux !
Au départ de Tulln,
la digue est couronnée par la piste cyclable, doublée par une piste ombragée plus
bas entre la digue et les maisons jusqu’au village suivant. Selon la
température et son humeur, on peut juger que la piste sur la digue est en plein
soleil et qu’il vaut mieux emprunter celle qui est ombragée. En revanche on
peut préférer la piste ensoleillée en haut pour éviter la froideur de l’ombre.
Les filles sont plus
intéressées par les jeux pour enfants juste à côté et nous rappellent qu’il y a
une piscine à proximité du camping. Les piscines sont décidément bon marché par
rapport à la France et très agréables. Je fais un seul pas dans l’herbe et je
marche sur une guêpe. Philippe revient avec une assiette en carton remplie de
rondelles d’oignons à appliquer sur la piqûre, le remède de grand-mère
classique en Allemagne et en Autriche. Est-ce vraiment efficace ?
Cet épisode
douloureux ne ternit pas le bonheur de voir les filles sauter dans l’eau en
faisant la fritte ou la boulette de viande ! Soit on saute, droit comme un
piquet, soit comme une boule. Eclaboussures garanties !
Camping
DC Klosterneuburg
In der Au 1 3400 Klosterneuburg
2243 25877
8 juillet KLOSTERNEUBURG
/ VIENNE en bus et en métro
Le palais de Sissi et une belle pâtisserie
Jour de repos pour
les vélos. Le bus nous amène en quelques minutes à Vienne où nous attrapons le
métro U4 pour Kaiserplatz. A vrai dire,
nous sommes un peu perdus en sortant du métro mais la sphère de feuillage doré
d’un bâtiment emblématique de Vienne nous apparaît, le Pavillon de la Sécession
datant de la fin du XIXe siècle. Les filles ne perdent cependant pas de vue
l’objectif ultime du voyage, le palais de Sissi qui s’étend sur deux étages à
la Hofburg. Nous passons sans les regarder les merveilles de vaisselle et
d’argenterie pour nous consacrer au premier étage où Sissi et son mari, Franz
Joseph, avaient leurs appartements. Des audio-guides nous ont été
distribués ; leur utilisation est des plus simples, les explications ni
trop longues, ni trop courtes. Après histoires, robes magnifiques, portraits,
en tout plus de 70 arrêts, pour raconter la vraie vie de Sissi, nous sommes
tous exténués mais ravis.
Dans la rue, des dizaines de calèches font entendre
leurs roues sur les pavés et les rues étroites résonnent des fers des chevaux.
Le dessert est pris chez Demel, une pâtisserie mythique de Vienne, sur
Kohlmarkt, avec un gâteau aussi mythique, la Sacher Torter (prononcez Sarreu
Torte), accompagnée d’un chocolat chaud couvert de crème Chantilly.
Schönbrunn est au
sud-ouest du centre ville. Malgré notre fatigue, et comme nous avons pris un
pass de 24 h pour bus et métro et qu’en plus les enfants ne paient pas le
dimanche, nous allons admirer les deux grandes façades du château et l’immense
parterre de fleurs à la française. Mais la chaleur est étouffante si bien que
nous rentrons très vite.
Impossible de faire
des courses après 18 h le samedi en Autriche. Nous nous contentons d’une
barquette de délicieuses fraises achetées à prix d’or et à la hâte à la sortie
du métro, de quelques maigres restes de notre intendance mais aussi de ce que
propose le très petit magasin du camping : des yaourts, du jambon et deux
petits pains. Il faut se méfier des samedis soirs en Autriche !
9 juillet
KLOSTERNEUBURG / VIENNE /
KLOSTERNEUBURG 35 km
Le Prater et ses attractions
Les vélos reprennent du service. Vienne et son grand
parc, le Prater, ne sont qu’à une bonne douzaine de kilomètres par le chemin le
plus court mais nous pédalons le long du Wiener Kanal qui fait une large courbe
au sud du Danube dans le cœur de Vienne. Des remparts et des lignes de métro
semi-enterrées bordent la piste. Les murs sont couverts de graffiti plus ou
moins artistiques.
A la Rotunderbrücke,
nous enjambons le canal pour nous retrouver rapidement au milieu du parc du
Prater, vert, calme, où des dizaines de cyclistes circulent paisiblement. A
l’extrémité ouest du parc, c’est Disneyland ou Europa Park ! Une place
avec la statue d’un magicien est entourée de manèges divers dans un brouhaha
continu de visiteurs et de vacarme des attractions. La Wiener Riesenrad, la
grande roue, qui fait la célébrité du Prater depuis plus de 100 ans, est
toujours l’une des plus grandes attractions. Nous entrons dans des wagonnets
pouvant accueillir une douzaine de personnes mais l’affluence n’est pas énorme
ce matin et nous n’y sommes que 7 ou 8.
Les wagonnets sont suspendus et montent lentement, puis s’arrêtent pour permettre de jouir de la vue sur la ville et en particulier sur la cathédrale Saint-Etienne, mais surtout sur les autres attractions. Ça tourne, ça virevolte, ça fait des splash, des mouvements dans tous les sens ; il y a de quoi à avoir mal au cœur que de regarder comment certains amateurs sont secoués. D’ailleurs, sans surprise, nous verrons un garçon vomir le long d’une allée. Le grand 8 avec barques sur l’eau est tout indiqué par cette grosse chaleur. Nelle qui a pris la place devant en ressort toute mouillée et comblée.
Les wagonnets sont suspendus et montent lentement, puis s’arrêtent pour permettre de jouir de la vue sur la ville et en particulier sur la cathédrale Saint-Etienne, mais surtout sur les autres attractions. Ça tourne, ça virevolte, ça fait des splash, des mouvements dans tous les sens ; il y a de quoi à avoir mal au cœur que de regarder comment certains amateurs sont secoués. D’ailleurs, sans surprise, nous verrons un garçon vomir le long d’une allée. Le grand 8 avec barques sur l’eau est tout indiqué par cette grosse chaleur. Nelle qui a pris la place devant en ressort toute mouillée et comblée.
Nous nous échappons
de cette fête bruyante et de la chaleur pour repartir vers les larges pelouses
du parc pour nous reposer avant le retour à Klosterneuburg.
Ce soir, grand écran
de télé à l’extérieur du café au camping ! Nelle et Cyliane sont
survoltées, persuadées que la France va gagner grâce à Griezmann et Payet.
Elles agitent un petit drapeau français et elles ont dessiné deux drapeaux sur
une feuille de papier. J’ai mis bien en évidence ma sacoche de guidon sur
lequel est cousu aussi un drapeau. Hélas, hélas… Tout le monde rentre à sa
tente en traînant un peu les pieds. Le Portugal a battu la France 1-0.
10 juillet KLOSTERNEUBURG / PASSAU / STRASBOURG
Après la voiture, le vélo,
le bac, le bus et le métro, maintenant le train
Nous sommes bien en avance
pour le train de 7 h 39. C’est un train quotidien spécialement conçu pour les
cyclistes venant de Vienne et reliant Passau mais pas considéré comme un train
international même s’il franchit la frontière germano-autrichienne. Il faut
réserver d’une part son voyage et, d’autre part, le voyage des vélos aux bornes
dans les gares. Normalement, les bornes ne vendent pas de billet pours les
vélos s’il n’y a plus de place pour les garer dans le train.
Trois ou quatre wagons ont été spécialement aménagés pour
les cyclistes. La moitié de chaque wagon est réservée aux voyageurs, l’autre
pour 24 vélos qui sont garés en épis en laissant une allée centrale. Tout est
prévu pour bien les attacher. Il y a même un peu de place pour garer les
remorques et quelques vélos supplémentaires. La seule difficulté est de monter
dans le wagon qui comporte trois marches mais un employé nous aide car nous ne
pouvons guère compter sur nos petites-filles pour la manœuvre.
A Passau, l’autre
difficulté est de passer du quai à la gare car il faut emprunter l’ascenseur
pour descendre dans le passage souterrain puis un autre ascenseur pour remonter. On ne peut y mettre que deux
vélos adultes, voire deux vélos adultes et un vélo enfant, ce qui provoque une
file d’attente. Certains cyclistes n’hésitent pas à porter leurs montures chargées
dans les escaliers pourgagner du temps. Nelle, pleine d’idées, reprend
l’ascenseur pour aider son Papi qui ne peut entrer avec la remorque attelée.
Ouf ! Nous
retrouvons notre voiture sagement garée au parking. Cyliane va aider à démonter
les bagages des vélos, et à recharger la voiture pendant que Nelle et moi allons faire quelques courses au supermarché tout proche. Les estomacs sont vides
et la route sera longue jusqu’à Strasbourg.
Au total 360 km en 8 étapes à vélo et beaucoup de plaisir !
Au total 360 km en 8 étapes à vélo et beaucoup de plaisir !