Samedi 7 juillet
2018 Strasbourg / Offenburg (D) / Donaueschingen /
Pfohren
VELO – TRAIN – VELO
(38 km)
Nous démarrons avant 9 heures. Deux arrêts pour des photos sont prévus à Strasbourg avant la
frontière :
·
au totem de la
place de la Bourse
et au pont du
Danube, qui n’enjambe pas le Danube mais un canal.
Nous n’allons pas
suivre le cours du Danube mais seulement voir sa source à Donaueschingen.
Qu’importe !
Après une bonne
trentaine de kilomètres de pédalage jusqu’à Offenbourg en Allemagne, nous
prenons le train pour éviter les difficultés de la Forêt-Noire et aussi faute
de temps. Près de dix autres cyclistes sont sur le quai de la gare et rentrer
tous ces vélos n’est pas très aisé ; en France, cela aurait été
impossible.
A Donaueschingen, le bassin de la source du Danube au milieu de la ville est enfin rénové. Nous y sommes déjà venus en 2015 et 2016 sans rien voir. En 2017, des cyclistes de passage à Strasbourg nous avaient informés que le bassin était toujours en rénovation. Le pourtour du bassin est maintenant tout neuf avec des statues, l’inscription de l’altitude et de la longueur du Danube. Le bassin de moins de dix mètres de diamètre laisse sourdre quelques bulles et un déversoir en forme de coquillage emporte l’eau loin, on ne sait où exactement, et qui apparaîtra dans la campagne. Pour la troisième fois, nous nous photographions devant la fontaine aux cigognes de Pfohren, non loin du clocher de l’église coiffé d’un nid d’où émergent trois cigogneaux.
A Donaueschingen, le bassin de la source du Danube au milieu de la ville est enfin rénové. Nous y sommes déjà venus en 2015 et 2016 sans rien voir. En 2017, des cyclistes de passage à Strasbourg nous avaient informés que le bassin était toujours en rénovation. Le pourtour du bassin est maintenant tout neuf avec des statues, l’inscription de l’altitude et de la longueur du Danube. Le bassin de moins de dix mètres de diamètre laisse sourdre quelques bulles et un déversoir en forme de coquillage emporte l’eau loin, on ne sait où exactement, et qui apparaîtra dans la campagne. Pour la troisième fois, nous nous photographions devant la fontaine aux cigognes de Pfohren, non loin du clocher de l’église coiffé d’un nid d’où émergent trois cigogneaux.
Dimanche 8 juillet
Pfohren (D) / Schaffhausen (CH)
A SAUTE-FRONTIERES
(40 km Dénivelé 315 m)
Les uns et les
autres, nous avons étrenné la nuit dernière nos nouveaux matelas très légers qui
se gonflent soit à la bouche, soit directement au pied, sans gonfleur lourd,
encombrant et bruyant. Cyliane et Nelle les apprécient beaucoup car elles
dormaient les années précédentes sur des tapis de sol. Elles ont aussi de
nouveaux sacs de couchage et utilisent nos beaux et bons vélos Winora de taille
adulte, presque neufs. Nous photographions avant son départ une famille à côté
de nous, des Suisses avec trois enfants, l’aîné huit ans à peine, six ans et
quatre ans. Les parents utilisent des vélos spéciaux où les enfants sont
couchés devant. Le fils pédale sur un
vélo de son âge, un peu en alternance avec sa plus grande sœur qui alors prend
sa place. En trois semaines, ils ont parcouru plus de 1 000 kilomètres y
compris dans les Grisons ! Je suis pleine d’admiration, surtout qu’ils ont
commencé à emmener les trois enfants quand la petite avait dix-huit mois
seulement.
Avant Furstenberg,
renommée ici pour sa bière, une côte sévère est à gravir. Nelle pose le pied
une fois pour une petite minute et nous arrivons, dégoulinantes de sueur, au
sommet où nous attendent déjà Philippe et Cyliane. Les petits développements de
nos vélos Winora sont appréciés. Un tronçon de route forestière un peu
caillouteux nous mène vers Zollhaus qui n’est pas encore tout à fait à la
frontière suisse.
Un autre tronçon dans la forêt, bien
raide et extrêmement caillouteux, nous force à mettre pied à terre et à marcher
mais après, des kilomètres de belle route en descente très raide aussi nous
attendent avec un paysage ravissant. Nous aurions bien peiné si nous avions
pédalé dans l’autre sens, c’est-à-dire de Schaffhausen à Donaueschingen. C’est
le genre de route qu’il vaut mieux descendre que monter tant la pente est
raide. Allemagne / Suisse / Allemagne. Nous sautons de frontière en frontière
et avant de repasser en Suisse, à quelques mètres du panneau, nous nous
arrêtons dans un restaurant - c’est l’heure - pour profiter encore des prix
allemands. Les portions sont énormes… à l’allemande.
Un peu plus loin, en
Suisse à Merishausen un très beau clocher attire notre attention, ce qui
justifie de s’arrêter en descente. A Schaffhausen, le Rhin est vert émeraude,
limpide et une baignade est aménagée dans la ville même. Nous décidons
cependant d’aller tout de suite au camping pour nous installer, revenir nous
baigner et visiter la ville qui semble bien jolie avec son château en hauteur.
Le camping au bord
du Rhin offre une baignade gratuite et des jeux si bien que Cyliane et Nelle
n’ont plus du tout envie de repartir. Il fait si beau !
Lundi 9 juillet Schaffhausen (CH) / Waldhust (D
LES CHUTES DU RHIN
(64 + 4 km D 516 m))
A Schaffhausen
(Schaffhouse en français), l’attraction, ce sont les chutes du Rhin !
Depuis le passage pour piétons sur le pont de chemin de fer en amont des
chutes, l’énorme masse d’eau se précipite sur un rocher au milieu du fleuve à
notre gauche. Les vues des chutes au plus près sont payantes mais les
aménagements réalisés pour les voir en valent la peine. Un ascenseur descend
les touristes à quelques mètres des eaux rugissantes et bondissantes. Divers
endroits permettent d’en apprécier davantage la force impressionnante.
Nous empruntons la
véloroute 6. Les villages aux maisons à colombages rouges se succèdent. De
temps à autre, des maisons se distinguent par des volets soigneusement peints
de motifs fleuris. Puis nous roulons sur la véloroute 15. A Flaach, nous
arrivons in extremis à la boulangerie qui ferme à 12 h 15 pour acheter à prix
d’or des salades, des jus de fruits, du fromage. Nous avons eu chaud au propre
comme au figuré ! Autrement nous n’aurions rien eu à nous mettre sous la
dent.
De Flaach à Berg-am-Irchel,
une redoutable côte est franchie non sans sueur ni effort. De temps en temps,
nous apercevons le Rhin, vert et majestueux. Les tronçons bitumés et
caillouteux alternent. Nous posons pied à plusieurs reprises surtout dans les
cailloux et Nelle déraille même au bas d’une côte. Heureusement, je remets la
chaîne sans la toucher en manoeuvrant les manettes de dérailleur et en tournant
les pédales. L’étape est difficile car les côtes petites ou longues, bitumées,
sur les graviers ou même les cailloux sont nombreuses. Vive les bons
dérailleurs ! Nelle semble aiguillonnée aujourd’hui par le défi de
réussir.
Le village de Koblenz
en Suisse est relié à Waldshut en Allemagne par un grand pont où nous ne nous
arrêtons même pas pour la photo. Tous, nous sommes fatigués et très heureux que
le camping soit à moins d’un kilomètre. Pendant que Philippe monte les tentes,
les filles et moi allons à Waldshut pour nous ravitailler et manger une glace.
Le chemin borde le Rhin puis la montée jusqu’à la ville elle-même nous force,
Nelle et moi, à mettre pied à terre tant la pente est forte. Quelle récompense
en dégustant deux boules de glace ! Nous nous hâtons de faire des achats
mais nous n’arrivons pas à trouve une « Radler » (panaché au citron)
pour l’homme attentionné qui a monté les deux tentes en notre absence !
Nous le payons en grosses bises.
Mardi 10
juillet Waldshut (D) / Möhlin (CH)
LE PLUS LONG PONT COUVERT (47 km
D 175 m)
Pour les filles, la fatigue est à peu
près partie grâce aux massages d’hier soir et une nuit de sommeil. La véloroute
15 (d’Andermatt à Rotterdam) longe par un chemin gravillonné le bord du Rhin. Une
petite ville est accrochée à la pente jusqu’au bord du fleuve. Des tours et des
églises offrent un décor superbe sous un ciel voilé (peut-être Leibstadt avant
Laufenburg). Le relief s’est adouci et les côtes sont donc beaucoup moins
nombreuses et moins raides.
Bad Säckingen, côté
allemand, nous surprend par un pont couvert qui enjambe le Rhin majestueux.
C’est le plus long pont couvert d’Europe. Ce pont en bois est réservé aux
piétons et aux cyclistes et nous l’empruntons en suivant les panneaux pour nous
retrouver en Suisse. Demi-tour ! Nous ne voulons pas aller en
Suisse ! Nous avons seulement raté l’indication pour la rive droite, côté
allemand, bien tranquille à côté des cultures alors que la rive sud est très
urbanisée.
A Schwörstadt,
Philippe a prévu le camping qui finalement n’en est pas un puisqu’il s’agit
d’une association de canoë qui apparemment réserve ses emplacements à ses
membres. Quelques mètres plus loin un banc au bord du Rhin nous attend pour
manger nos maigres provisions car nous n’avons vu aucun magasin, sauf dans des
villes que nous avons jugées un peu éloignées de l’heure du repas.
Heureusement, nous bavardons avec un groupe de femmes de Saint-Louis qui nous
indique des supermarchés à la sortie du village. Nous chargeons au maximum
notre petit sac à dos, remplissons le vide des sacoches de guidon et dégustons
des glaces à un prix allemand imbattable. Nous n’aurons pas à faire de courses
en Suisse où nous sommes obligés d’aller pour trouver un camping à Möhlin de
l’autre côté du Rhin. Nous traversons par le barrage au fil de l’eau autorisé
aux cyclistes et aux piétons et nous atteignons en quelques coups de pédale le
camping.
Nelle part avec son
Papi à la piscine d’à côté avec toboggan, presque déserte car il fait gris
tandis que Cyliane lit et regarde un film sur la tablette. L’importante lessive
est du domaine de Mamie qui se démène avec le lave-linge et le sèche-linge
industriels. A l’aide ! Pourquoi n’y a-t-il pas de mode d’emploi ? Pourquoi
ne peut-on acheter une dose de lessive à la réception ? Le linge sera plus
ou moins lavé ….. à l’eau claire seulement.
Plus tard dans la soirée, un couple m’appelle au secours pour faire démarrer le
lave-linge ! Décidément !
Mercredi 11 juillet
Möhlin (CH) / Neuenburg (D)
ON SE PERD DANS LES ENVIRONS DE BALE (57 km)
Rheinfelden
Nous décidons de
suivre la rive droite du Rhin et de ne pas rentrer dans Bâle car nous n’aurons
pas le temps de visiter. Rheinfelden, charmante localité, a un pied en Suisse
l’autre en Allemagne. Nous pédalons sous le soleil dans la campagne riante mais
à l’arrivée dans les environs de la métropole de Bâle, les choses se gâtent.
Nous ratons vraisemblablement un panneau et nous nous retrouvons trop au nord
dans une ville périphérique que nous avons du mal à identifier. Comme nous
n’avons qu’une photocopie de carte très restreinte ne nous permettant pas de
nous orienter, j’ai recours à la carte d’un arrêt de bus pour comprendre que
nous sommes hors de notre pauvre petite carte. Plus ou moins à l’aveuglette,
nous rejoignons le Rhin mais les vues intéressantes sur Bâle sont déjà passées.
Le long de la véloroute 15, nous traversons des zones industrielles qui me
paraissent interminables.
La consolation,
après les énervements de s’être égarés, est d’avoir fait des courses autant que
nous avons voulu. Nous déjeunons dans un parc sur une table avec des petites
carottes, de grands cornichons frais (une nouveauté, certains affirment que ce
sont de petits concombres, d’autres de grands cornichons), du fromage, du pain,
des myrtilles. Sur le paquet, il est écrit « myrtilles » mais en
réalité, ce sont des bleuets à chair blanche à l’inverse des myrtilles qui ont
la chair bleue.
Quand nous retrouvons la campagne,
nous apercevons le Rhin, privé de toute l’eau qui alimente le canal d’Alsace où
circulent les péniches. Le bruit de l’autoroute toute proche, la végétation
sans grand intérêt, le relief plat et les gravillons font de ce tronçon un itinéraire
bien morne. Nelle est cependant ravie d’avoir entrevu un chevreuil pour la
première fois de sa vie et un lapin. Cyliane est contente d’acheter devant une
ferme des tomates et des quetsches à environ un kilomètre du camping. Le bilan
carbone des légumes et des fruits est excellent ! Le camping a pour atout
une piscine intérieure disposant de transats et ouverte largement sur
l’extérieur par de grandes vitres.
Nous n’avons
toujours pas trouvé de gaz. Nous invitons un jeune couple de Néerlandais pour
troquer de l’eau chaude contre café et chocolat pendant que nous faisons
connaissance.
Jeudi 12 juillet
Neuenburg (D) / Holtzwihr (F)
LE
DERNIER SAUTE-FRONTIERE (57 km)
Le centre ville de
Neuenburg est agrémenté de deux fontaines. L’une illustre « La Nef des
Fous » de Sébastien Brant, bien connu à Strasbourg puisqu’une place
importante de la ville porte le nom de cet écrivain du Moyen-Age. La nef est
occupée par des personnages dont la tête
est remplacée par exemple par la pince d’un crabe ou par une oreille. Tout y
est délirant.
La véloroute 15 est
moins ennuyeuse qu’hier à partir de Neuenburg jusqu’à Breisach-am-Rhein. Nous
longeons souvent le Rhin sur la piste non revêtue et le vacarme de l’autoroute
est maintenant pratiquement inaudible grâce à la distance. Nous nous accordons presque
deux heures d’arrêt pour déjeuner en profitant d’une table et des bancs d’un
club d’aviron. Les filles s’étendent même pour un moment calme et de lecture.
A Breisach, nous
cherchons une pâtisserie afin de faire connaître aux filles le célèbre gâteau,
le Forêt-Noire. (Schwarzwälder). Comme il était prévisible, elles ne
l’apprécient pas à cause du kirsch si bien que Philippe et moi nous le
mangeons. Que de crème ! Cyliane et Nelle vont se choisir autre chose
d’aussi appétissant au chocolat et aux noisettes.
Pour la dernière
fois, nous traversons le Rhin et pour la première fois le canal d’Alsace en revenant
en France. A Holtzwihr, nous sommes reçus comme des rois chez notre nièce.
Vendredi 13
juillet Holtzwihr / Strasbourg
FASTOCHE !
(65 km)
L’étape se fait sur piste cyclable à
l’exception de quatre ou cinq kilomètres pour rejoindre le canal de Colmar
depuis Holtzwihr. C’est une étape facile puisque le terrain est plat jusqu’à
Strasbourg et en France les pistes sont revêtues. Le petit tronçon non bitumé
aux environs de Marckolsheim est d’une qualité excellente. Il a fait l’objet de
recherches pour obtenir une piste solide, plane et perméable pour préserver
l’environnement. Nous avions d’ailleurs, il y a quelques années, été invités en
tant que licenciés d’un club de cyclotourisme à l’inauguration en présence des
deux présidents des Conseils Généraux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.
La dernière pause
est l’objet de photos devant le panneau du village de Krafft. Le voyage se termine sans une goutte
de pluie. Il fait très chaud quand nous quittons le canal. Nous ne nous en
étions à peine aperçu tant il est ombragé et nous retrouvons notre appartement
frais grâce aux volets fermés depuis une semaine.
Ce petit voyage 2018
se termine. Papi et Mamie ont déjà des projets plus ambitieux pour l’année
prochaine !
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