dimanche 10 mars 2019

Sur les routes de CUBA


A l’aéroport de La Havane, nous sommes accueillis par la chaleur des tropiques et les Cubaines déambulant très court vêtues. Un rapide tour de ville en bus nous fait découvrir le Malecon, le grand boulevard qui longe la mer, et qui fait face au fort espagnol tout blanc qui défendait l’entrée de la baie de La Havane. Il est avec la vieille ville de La Havane inscrit au patrimoine de l’humanité depuis 1978.


Parcourir la vieille ville est source d’enchantement et réserve bien des surprises. Les immeubles forment un ensemble unique avec leurs styles variés, espagnol, baroque, néoclassique, art nouveau et même mauresque, leurs balcons aux balustrades en fer forgé, ou en colonnes de pierre. Près de la cathédrale particulièrement, une rénovation plus que nécessaire a été entreprise En revanche, à quelques pas de là, la décrépitude des immeubles nous sidère. Le manque d’entretien dû aux pénuries d’argent et de matériaux, l’humidité et le temps ont causé des dommages énormes. Pourtant, nous pouvons admirer encore de très nombreux bacons aux ferronneries élégantes. La peinture n’est plus qu’un souvenir à ce stade de délabrement. Certains immeubles sont même écroulés. D’autres tiennent debout on se demande comment. 
 
La Havane
Autour de la cathédrale, des femmes, jeunes ou âgées, habillées de satin éclatant aux couleurs chatoyantes et de dentelles immaculées, se promènent pour aguicher gentiment les messieurs et se faire photographier en leur claquant une bise colorée sur la joue. Les messieurs s’en tirent avec 1 cuc, soit environ 1 €. Les petits orchestres sont nombreux aux coins des rues et attendent rétribution pour leur prestation dans une ambiance bon enfant. Les touristes sollicités mettent la main à la poche et les Cubains mettent ainsi du beurre dans les épinards ! Un orchestre nous donne l’occasion d’esquisser quelques pas de salsa, cette danse sensuelle, menée par un couple de jeunes Cubains qui maîtrisent le sujet et entraîne le public à les suivre. Quelques jours plus tard, nous nous initierons davantage à cette danse en prenant un cours d’une heure dispensée par une Cubaine joviale aux formes généreuses. Cela ne fera pas encore de nous des spécialistes.

Nous mangerons fréquemment au cours du séjour dans des « paladares », des restaurants tenus par une famille dans sa propre maison. Depuis quelques années, il est autorisé de tenir un tel établissement installé quelquefois dans une demeure prestigieuse ou bien une très modeste maison. Nous y dégusterons une cuisine délicieuse. Le riz servi ici midi et soir est le plus souvent mêlé à des haricots rouges qui donnent une teinte brune au riz. Nous nous gorgerons d’ananas, de papayes, de goyaves, de bananes et le jus de canne à sucre fera des adeptes irréductibles dans notre groupe, surtout si on y ajoute du rhum, une des spécialités du pays.

Santa Clara, à environ 270 km au sud-est de La Havane, est un lieu de pèlerinage pour les Cubains. Fidel Castro a fait construire un mausolée avec une statue géante de Che Guevara, l’arme à la main dans une posture déterminée et volontaire. Ce révolutionnaire a marqué son époque et l’histoire du pays. La dépouille de Che Guevara a été ramenée de Bolivie en 1997 alors qu’il est mort en 1967. « Hasta la Victoria Siempre » (jusqu’à la victoire pour toujours). Le slogan est gravé sur le monument mais il est inscrit un peu partout à Cuba.

En route vers Sancti Spiritus, les charrettes tirées par de vaillants petits chevaux sont bien plus nombreuses que les voitures. Les véhicules à moteur qui nous doublent sont hors d’âge. Les Cubains les plus favorisés se déplacent en scooter électrique ou en motocyclette. Pour les déplacements plus lointains, on fait du stop ou on monte dans la benne d’un camion pour voyager debout ou encore dans un des bus brinquebalants qui nous enfument de leurs gaz d’échappement. Des vaches malingres broutent dans les prés ; elles sont de couleurs très variées et souvent croisées avec des zébus. De temps à autre, les prés sont parsemés de rochers qui semblent émerger de l’herbe comme des rochers de la mer. 
 
A Zulueta, un petit un monument a été érigé en l’honneur du football avec un ballon d’environ 70 cm de diamètre. Dans cette ville, le foot a toujours été le sport préféré alors que dans le reste de Cuba, le base-ball a la faveur mais de nos jours, le foot gagne en popularité.

Sancti Spiritus, sur la côte sud, est ravissante avec des rues en pente jusqu’au fleuve Yayabo enjambé par un vieux pont de brique. Des bâtiments du XVII et XVIIIe sont décorés de stucs baroques peints en blanc qui tranchent sur les couleurs vives ou tendres des murs. Les champs, les prés, les plantations de canne à sucre se succèdent. Un vautour peu farouche, tête rouge chauve et bec aquilin, perché sur une clôture nous regarde sans broncher. C’est un urubu à tête rouge. Ces petits vautours planent un peu partout dans le ciel, même à La Havane.
Sancti Spiritus
Entre Sancti Spiritus et Trinidad, nous parcourons la vallée de Los ingenios. Les ingenios étaient les sucreries qui fonctionnaient au XIXe siècle. Un riche planteur de canne à sucre a fait ériger à Manaca Iznaga une tour de 45 m pour surveiller ses plantations et ses esclaves. De nos jours, les commerçantes, attirées par la clientèle potentielle des touristes, proposent des nappes et des chemins de table brodés, des corsages, des robes mais aussi des colliers faits de graines vendus par cinq, des sacs en tissu ou en cuir, des panamas. De très grands palmiers, de 20 à 25 m de haut, aux troncs blanchâtres ponctuent la campagne.

Trinidad
Le centre ville de Trinidad est coloré comme dans beaucoup de villes cubaines mais surtout les rues sont pavées de gros galets inégaux. La marche est périlleuse sans de bonnes sandales ou des chaussures. La vue d’en haut d’une tour vaut l’effort. La ville s’étale dans un kaléidoscope de couleurs. Le jaune, le rouge, le bleu dominent, talonnés par le vert et le brun. De nombreuses citernes posées sur les toits sont en bleu roi, d’autres en blanc ou en jaune. Beaucoup de terrasses sont aménagées sur les toits avec des chaises, des tables et de bancs en métal peint en blanc. C’est un fouillis charmant. Au loin, la mer des Caraïbes brille comme de l’argent. Nous ne ratons pas l’occasion de manger ici de la langouste, grillée au barbecue. Le soir, les orchestres sont partout et en haut des escaliers donnant sur la place principale, on danse au rythme de la salsa.

En direction de Cienfuegos, à l’ouest de Trinidad, les premières charrettes tirées par deux bœufs apparaissent. Les vieux tracteurs poussifs ne sont guère nombreux. A Giron, un petit musée conserve le souvenir de la bataille qui s’y est déroulée et que les Occidentaux appellent le débarquement de la Baie des Cochons. Les contre-révolutionnaires cubains, financés et entraînés par les Américains, ont tenté d’envahir Cuba et de renverser le gouvernement de Fidel Castro en 1961. La tentative échoua au prix de nombreuses victimes. La région est très agricole et c'est actuellement la récolte du riz qui est étendu sur la moitié de la chaussée pour le séchage. 
un panneau comme on en voit souvent à Cuba
Toujours plus à l’ouest, à San Diego de los Baños, petite bourgade située au pied de la Sierra Rosario, le terrain est plus accidenté. Nous entrons dans le Parque Nacional La Güira dans la Sierra de Organos. 
Parc de la Güira

La végétation est exubérante. Des montagnes ressemblant à des pains de sucre sont couvertes de végétation. Des falaises grises sont parsemées de plantes et d’arbres qui s’obstinent à vivre haut perché accrochés aux pentes. La grotte de Portales est historique car Che Guevara y a séjourné avec une quarantaine de personnes. Après le débarquement de la Baie des Cochons, Fidel Castro a dispersé ses principaux lieutenants dans plusieurs endroits de l'île pour éviter que tous soient éventuellement tués en même temps. Dans les alentours, le Che entraînait ses troupes d’environ trois cents personnes pour exporter la révolution dans différents pays d’Amérique Latine et d’Afrique.

Presque à l’extrémité ouest de Cuba, la région de Viñales est réputée pour ses mogotes. Ce sont de montagnes isolées les unes des autres aux pentes abruptes en pain de sucre avec le sommet souvent plat. Des chevaux trottent sur le côté herbeux de la chaussée montés par des hommes à chapeau de cow-boy, lasso et à bottes en caoutchouc. Sur une falaise, une fresque monumentale aux couleurs vives a été commandée par Fidel Castro en 1961. Ce « mural de la préhistoire » mesure 120 m de haut et 180 m de long et représente un escargot, des dinosaures et des hommes
 
Région de Viñales
A vélo, nous pouvons certifier que l’île de Cuba n’est pas plate. Le relief, sans être extrême, oblige à donner de sérieux coups de pédales. Une belle côte dans la région de Viñales est même appelée familièrement « le fatigué ». C’est dire ! Les routes ne sont pas toujours en bon état ; certaines sont des gruyères, d’autres sont pleines de petites bosses où l’on apprécie la suspension des vélos et les gants pour amortir les chocs. Pour aller rendre visite à un planteur de tabac, nous empruntons après la pluie une piste avec des raidillons, boueux et rocailleux, offrant la possibilité aux meilleurs de grimper allègrement, aux moins expérimentés de se transformer en piétons mais à tous de revenir avec les pieds crottés. Dans sa ferme, le planteur de tabac nous initie à la fabrication d’un cigare artisanal. Nous sommes invités ensuite à fumer. Comme la fumée ne doit pas être avalée mais être gardée dans la bouche, pas de quintes de toux intempestives !
Nos vélos font l’objet de soins attentifs. Au moindre ennui technique, Frank, notre jeune mécanicien, est là pour réparer crevaisons et rayons cassés. Après la piste boueuse qui a laissé nos montures dans un piteux état, c’est encore lui, avec l’aide de notre guide, qui se charge de les laver avant de les ranger dans la soute du bus.

A l’intérieur de la réserve de la biosphère de la Sierra del Rosario désignée par l’UNESCO, les Terrazas sont un complexe touristique favorisant le développement durable pour faire vivre la population locale. A quelques kilomètres, à San Juan de los Baños la rivière saute de rochers en rochers en formant des petites cascades ; à d’autres endroits, l’eau fraîche et claire se calme dans des cuvettes au milieu de la végétation abondante. Polo Montañez, auteur compositeur de chansons et idole des Cubains, a vécu dans une petite maison au bord du lac. Une raison de plus pour apprécier la musique cubaine et repartir avec un disque.
Vinales
De retour à La Havane, nous dormons dans le quartier Vedado, le quartier résidentiel. Des palais rénovés récemment côtoient des palais très délabrés. Il n’est pas certain que toutes ces demeures prestigieuses abandonnées depuis des décennies puissent être réhabilitées tellement leur état est proche de la ruine. Si un jour tout est rénové, La Havane sera une des plus belles villes du monde. Le cimetière est à ne pas manquer. Le portail d’entrée est monumental, d’une bonne dizaine de mètres de haut surmonté d’un calvaire. L’allée centrale est bordée de monuments funéraires gigantesques en marbre de Carrare. Certaines familles ont acheté des concessions qui font plus de 50 m2. Le bronze rajoute à la splendeur des angelots et des croix. Dans un registre plus gai, nous ne résistons pas à l’attrait d’une balade en voiture américaine décapotable rose bonbon des années cinquante.

Pour cette dernière journée, nous nous offrons encore une piña colada, un cocktail qui a remporté un très grand succès au cours de notre voyage, laissant loin derrière dans le classement le mojito ou le "Cuba libre". C'est déjà la fin de notre périple qui nous a fait découvrir un pays et une histoire. Nous repartons en bus à l'aéroport avec un petit pincement au cœur. Ce voyage restera un très bon souvenir grâce aussi à notre guide, enfant du pays, à l’accompagnatrice de la FFCT, compétente, souriante et bienveillante et à un groupe de cyclos dont la cohésion fut spontanée.

1 commentaire:

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